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Traité sur l'Antarctique

accord international, concernant l'Antarctique
Traité sur l'Antarctique
(ru) Договор об Антарктике
(es) Tratado Antártico
(en) Antarctic Treaty
(ja) 南極条約
Description de cette image, également commentée ci-après
Emblème du traité.
Données clés
Type de traité Traité de contrôle et de limitation des armements
Signature 1er décembre 1959
Lieu de signature Washington, D.C., États-Unis
Entrée en vigueur 23 juin 1961
Condition Ratification par les 12 signataires
Signataires
12
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Drapeau de l'Argentine Argentine
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau du Chili Chili
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la France France
Drapeau du Japon Japon
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'URSS Union soviétique (Drapeau de la Russie Russie)
Parties 54
Dépositaire Gouvernement fédéral des États-Unis
Langues Anglais, français, russe, espagnol

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Traité naval de Londres (1930) Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires (1963)

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Le traité sur l’Antarctique, signé le 1er décembre 1959 à Washington, D.C. aux États-Unis et en vigueur depuis le 23 juin 1961, réglemente les relations entre les États signataires en ce qui a trait à l’Antarctique. Le traité s’applique aux territoires, incluant les plates-formes glaciaires, situés au sud du 60e parallèle sud.

Les signataires initiaux (pays signataires) du traité furent l’Afrique du Sud, l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et l’URSS (repris par la Russie). Cependant, n’importe quel membre des Nations unies ou autre État invité par la totalité des signataires peut s’y joindre. Plusieurs États ont ainsi adhéré au traité depuis sa signature.

Sommaire

  • 1 Genèse
  • 2 Caractéristiques
  • 3 Parties signataires
  • 4 Conventions liées
  • 5 Notes et références
  • 6 Annexes
    • 6.1 Articles connexes
    • 6.2 Bibliographie
    • 6.3 Liens externes

GenèseModifier

Lors de l'année géophysique internationale, période allant du 1er juillet 1957 au 31 décembre 1958, douze pays intéressés par l'Antarctique réalisèrent de très nombreuses observations géophysiques en installant quarante bases sur le continent et vingt bases sur les îles antarctiques et sub-antarctiques. Il apparut très vite nécessaire de créer un cadre réglementaire concernant le continent et les recherches qui s'y déroulent.

CaractéristiquesModifier

 
Le traité original de 1959.

L’objectif principal du traité est de s’assurer dans l’intérêt de toute l’humanité que l’Antarctique continuera à être employé exclusivement à des fins pacifiques et ne deviendra ni le théâtre ni l’enjeu de différends internationaux[1].

Le traité fait provisoirement taire les revendications territoriales des signataires sur l'Antarctique. En aucun cas, le traité ne signifie la renonciation d'un État à ses droits ou revendications de souveraineté sur le continent[2]. Seules les activités pacifiques sont autorisées en Antarctique[3]. Le traité établit un cadre d'échange d'information, de personnel scientifique, d'observations et de données concernant les activités réalisées par les signataires sur le continent[4]. Toute mesure de nature militaire et non pacifique[5] y est interdite. Ainsi, l'usage des bases à des fins militaires est prohibé[6]. La réalisation d'essais nucléaires est prohibée, tout comme « l’élimination » (dépôt) de déchets radioactifs[7].

Il existe un système d'inspection ouvert à toutes les parties au traité[8]. Les observateurs peuvent se rendre dans toute station ou tout lieu de l'Antarctique (dans toutes les terres émergées ou zones glaciaires au sud du 60e degré de latitude sud) pour vérifier que les activités humaines sont menées conformément aux principes du traité sur l'Antarctique ; toutefois, cela n’inclut pas les zones de haute mer, non concernées par le traité, où les États sont autorisés à exercer leur autorité selon le droit international[9].

Les parties consultatives du traité sur l'Antarctique se réunissent annuellement[10]. Les réunions ont été bisannuelles de 1961 à 1991, elles sont depuis annuelles. La dernière a eu lieu en juin 2021 à Paris, en France[11]. La prochaine est prévue entre le 23 mai et le 2 juin 2022 à Berlin en Allemagne.

Parties signatairesModifier

 
Carte des stations scientifiques et des revendications territoriales en Antarctique (2002).

De 1959 à 2019, cinquante-quatre parties ont ratifié le traité sur l’Antarctique[12] : le dernier pays signataire est la Slovénie le 22 avril 2019. Toutes ne bénéficient pas du même statut. Certaines sont considérées comme des « parties consultatives » et ont, à ce titre, un droit de vote aux réunions des parties consultatives (les réunions consultatives au traité sur l’Antarctique, RCTA). D’autres sont considérées comme des « parties non consultatives » : elles n’ont pas droit de vote aux RCTA, mais peuvent y être présentes (droit de parole, mais pas de droit de vote).

Le groupe des vingt-neuf parties consultatives comprend les douze États qui ont signé le traité sur l’Antarctique le 1er décembre 1959, et l’ont ratifié pour son entrée en vigueur le 23 juin 1961. Il comprend également d’autres États qui ont acquis le statut de partie consultative après avoir démontré l’intérêt qu’ils portent à l’Antarctique en y menant des activités substantielles de recherche scientifique telles que l’établissement d’une station ou l’envoi d’une expédition :

  • douze parties consultatives originelles : Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Chili, États-Unis, France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, URSS (successeur actuel : Russie), Royaume-Uni, signataires le 1er décembre 1959, ratifications entrées en vigueur le 23 juin 1961 ;
  • dix-sept autres parties consultatives adhérentes (classées dans l’ordre des ratifications) : Pologne, le 23 juin 1961 ; Tchéquie, le 14 juin 1962 (alors Tchécoslovaquie, le pays devient partie consultative le 1er avril 2014) ; Pays-Bas, le 30 mars 1967 ; Brésil, le 16 mai 1975 ; Corée du Sud, le 28 novembre 1976 ; Bulgarie, le 11 septembre 1978 ; Allemagne (initialement en l’absence de la RDA avant la réunification), le 5 février 1979 ; Uruguay, le 11 janvier 1980  ; Italie, le 18 mars 1981 ; Pérou, le 10 avril 1981 ; Espagne, le 31 mars 1982 ; Chine, le 8 juin 1983 ; Inde, le 19 août 1983  ;Finlande, le 15 mai 1984 ; Suède, le 24 avril 1984 ; Équateur, le 15 septembre 1987 ; Ukraine, le 28 octobre 1992 ;
  • vingt-cinq parties non consultatives (classées dans l’ordre des ratifications) : Danemark, le 20 mai 1965 ; Roumanie, le 15 septembre 1971 ; Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 16 mars 1981 ; Hongrie, le 27 janvier 1984 ; Cuba, le 16 août 1984 ; Grèce, le 8 janvier 1987 ; Corée du Nord, le 21 janvier 1987 ; Autriche, le 25 août 1987 ; Canada, le 4 mai 1988 ; Colombie, le 31 janvier 1989 ; Suisse, le 15 novembre 1990 ; Guatemala, le 31 juillet 1991 ; Slovaquie, le 1er janvier 1993 ; Turquie, le 24 janvier 1996 ; Venezuela, le 24 mars 1999 ; Estonie, le 17 mai 2001 ; Biélorussie, le 27 décembre 2006 ; Monaco, le 30 mai 2008 ; Portugal, le 29 janvier 2010 ; Malaisie, le 31 octobre 2011 ; Pakistan, le 1er mars 2012 ; Kazakhstan, le 27 janvier 2015 ; Mongolie, le 23 mars 2015 ; Islande, le 13 octobre 2015 ; Slovénie, le 22 avril 2019.

Conventions liéesModifier

  • Convention sur la protection des phoques de l'Antarctique, de 1972 (entrée en vigueur en 1978).
  • Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique, de 1980 (entrée en vigueur en 1982).
  • Convention pour la réglementation des activités sur les ressources minérales antarctiques, de 1988. Cette convention n'est jamais entrée en vigueur en raison du refus par certains États dont la France[13] et l'Australie de la ratifier : ils estiment que ce traité ne permet pas de concilier suffisamment exploitation des ressources minérales et protection de l'environnement. Elle conduit à l'adoption du protocole de Madrid en 1991.
  • Protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement en Antarctique, de 1991, entré en vigueur en 1998 (ou protocole de Madrid) qui donne un volet environnemental au traité. L'Antarctique devient une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Un Comité pour la protection de l'environnement est créé. Il est chargé de promouvoir les mesures et les recommandations visant à protéger l'environnement et ainsi diminuer l'impact environnemental des activités humaines en Antarctique.

Notes et référencesModifier

  1. ↑ « Premier paragraphe (introduction) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  2. ↑ « Article 4 (interprétation) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  3. ↑ « Article premier (pacifisme) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  4. ↑ « Article 3 (cooperation et recherche) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  5. ↑ « Article premier, paragraphe 2 (emplois militaires aux fins de recherche) », dans « Traité sur l'Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  6. ↑ « Article premier, paragraphe 1 (utilisations autorisées et interdites) », dans « Traité sur l'Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  7. ↑ « Article 5 (nucléaire) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  8. ↑ « Article 7 (avertissements) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  9. ↑ « Article 6 (zone d’application) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  10. ↑ « Article 9 (réunions) », dans « Traité sur l’Antarctique », Adelieland.eu (consulté le 8 mars 2012).
  11. ↑ « Secrétariat du Traité sur l'Antarctique », sur www.ats.aq (consulté le 7 janvier 2022)
  12. ↑ « Parties », Secrétariat du Traité sur l’Antarctique (consulté le 1er septembre 2019).
  13. ↑ « Conséquences de la Convention de Wellington pour la protection de l'Antarctique - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le 11 juin 2020).

AnnexesModifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Traité sur l'Antarctique, sur Wikisource

Articles connexesModifier

  • Convention internationale
  • Les articles de la catégorie Traité de protection de l'environnement
  • L'expédition internationale Transantarctica de 1989 à 1990

BibliographieModifier

  • « Traité sur l'Antarctique », sur Secrétariat du traité sur l'Antarctique, 1er décembre 1959 (consulté le 18 mars 2020).

Liens externesModifier

  • Secrétariat du Traité sur l'Antarctique.
  • Droit de l'Antarctique.
  • Notices d'autorité  :
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